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Tombolo psychothérapeutique et tombolo psychanalytique

Tombolo psychothérapeutique et tombolo psychanalytique


Fernando de Amorim
Paris, le 23 février 2021
Pour S. D.


Cette brève est un rectificatif de la brève du 27 avril 2016 intitulé « Sortie de psychothérapie chez le psychotique, Brève I », et de la brève du 6 mars 2016 intitulé « Tombolo ou Rectification de la carte des trois structures ». 
Le tombolo est une construction propre à la psychose, que l’être sorte de psychothérapie ou de psychanalyse.

Psychothérapie

En psychothérapie, le psychotique arrive chez le clinicien avec une souffrance qui indique qu’il est apte à entrer en psychothérapie. Si tel n’est pas le cas, il s’agira des entretiens préliminaires avant l’entrée en psychothérapie.

Pour la nécessité de mon étude, supposons qu’il est en psychothérapie. La libido qui nourrit le symptôme qui le fait souffrir s’apaise grâce au fait que le clinicien supporte le transfert et que le patient respecte la règle d’association libre. Supposons maintenant que le patient sorte de la psychothérapie. Quand le patient décide de ne plus venir aux séances et que l’examen clinique indique que ce qui faisait souffrir le patient à l’entrée n’est plus présent à la sortie, le clinicien remarquera aussi l’apaisement du patient et trouvera une preuve clinique des effets de la cure dans la construction du tombolo, à savoir, un mariage, une paternité, une maternité, un travail, l’achat d’un bien.

Le tombolo est une construction possible pour l’être de structure psychotique et qui devient une exigence supportable de la vie sociale pour le Moi de l’être de structure psychotique. Le tombolo est la preuve que les parties du Moi sont devenues consistantes et non gonflées et qu’elles tiennent ensemble au quotidien car il faut un ensemble consistant pour assurer le mariage, les réunions de copropriété, les collègues de bureau, sans décompenser.

Psychanalyse

En psychanalyse, à la sortie, il sera examiné ce qui faisait souffrir à l’entrée et que ce ne soit plus le cas à la sortie. La visée est α) la possibilité d’une île et, comme perspective de sortie de cure plus solide, β) la construction d’un tombolo, c’est-à-dire, un lien terrestre d’une île à une autre. Encore plus solide, γ) le lien entre une île et le continent (Cf. Carte des trois structures).

La différence d’avec le tombolo psychothérapeutique, qui est la preuve solide de la sortie de psychothérapie d’un psychotique, est que le tombolo psychanalytique suppose que l’être a posé sa question à l’Autre barré et qu’il est allé sur le divan. Au moment de la sortie de sa psychanalyse, l’examen de sortie indique qu’il ne souffre plus de ce dont il souffrait à l’entrée. La preuve clinique est la construction d’un tombolo psychanalytique.

Je me demande où j’avais la tête pour écrire, dans la brève de mars 2016 que : « Je réglai cette difficulté en m’appuyant sur la logique de quelques collègues qui disent qu’il est possible de faire une psychanalyse sur le fauteuil. ». Je ne réglais, alors, rien du tout, au contraire, je me suis enfui lâchement en bottant en touche.

La suppléance, le quatrième nœud ou encore le nom-du-père, sont à la psychothérapie ce que la possibilité d’une île est à la psychanalyse. Les trois premiers bricolages sont importants, mais ils ne portent pas l’être à avoir une solide relation avec le social, mais plutôt à une relation entre le Moi et les parties de son appareil psychique. Le clinicien doit donc vérifier si la limite de l’être se trouve dans la construction des bricolages ou des tombolos.

La sortie de psychothérapie ou de psychanalyse trouve dans la construction d’un tombolo la marque de la solidité de la cure.
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