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Penisneid. Traversée, chute et abandon

Penisneid
Traversée, chute et abandon

Fernando de Amorim
Paris, le 7 mars 2023
Á S. D.

Introduction

Freud définit le Penisneid comme une aspiration à la possession positive d’un organe génital masculin. Une femme, l’être se croyant avoir perdu cet organe, en sortant de psychanalyse a traversé ce fantasme de perte d’un organe qui ne manque pas à son corps. La perception de vide est fantasmatique, ainsi que le sentiment qu’elle n’est rien parce qu’elle n’a pas de pénis.

Ainsi, en sortant de psychanalyse, elle est apte cette fois-ci à construire son Phallus symbolique (Φ). Avec ce Phallus symbolique, une femme ne sera plus dans une relation phallique imaginaire (φ), comme dans le cas de la féminité. La féminité est un attrape-nigaud, sauf lorsque la femme souhaite avoir le pénis de son amoureux – et aussi son corps, ainsi que son regard, ses paroles – pour s’amuser avec.

De même, à la sortie d’une psychanalyse, un homme ne sera pas dans une compétition stérile avec le phallus imaginaire d’un « autre homme » comme écrira Freud au chapitre VIII d’Analyse finie et l’analyse infinie, mais dans une relation de compagnonnage amicale ou dans une forme de transfert de travail intellectuel ou professionnel.

Sans suivre la distinction freudienne, je rassemble le Phallus symbolique comme une construction quotidienne de l’être dans la position de sujet. Cette construction est portée par la castration et produit comme effet l’éthique, ainsi que la joie d’être, le travail pour être et l’amour.

Dans la position de sujet ($), l’homme refuse « la féminité », comme écrit Freud dans le même chapitre, mais il se marie avec le féminin, tout comme la femme. En d’autres termes, le féminin est la position des deux sexes à la sortie de psychanalyse, mais cette position est à construire et, pour ce faire, ils peuvent compter avec l’objet rien, l’objet originaire. L’objet rien soutient la position de sujet et même de psychanalyste. Les objets fondamentaux portent le semblant et la place de l’analyste. Dans cette logique du semblant, l’être s’arrange pour que le Moi ne se castre pas.

Le Penisneid signe le roc originaire auquel l’être s’accroche, séduit qu’il est par le discours imaginaire du Moi pour ne pas devenir sujet.

La traversée du fantasme originaire indique la sortie de psychanalyse à condition que les symptômes d’entrée ne se trouvent plus à la sortie de psychanalyse. Cela suppose aussi l’absence des affects résiduels car ces résidus sont la preuve que la libido nourrit la jouissance moïque.

Conclusion

Une sortie de psychanalyse est repérée quand le psychanalysant devient sujet. Dès la position de psychanalysant, l’être commence son processus de traversée du Penisneid. À la sortie de psychanalyse est attendue la chute du Penisneid.

L’abandon du Penisneid est une décision de l’être castré, donc dans la position de sujet. L’abandon commence avec la décision de l’être de construire sa position féminine, indépendamment du sexe anatomique. Cette construction commence pour le sujet avec, je le répète, l’objet rien et non avec un des objets fondamentaux.

Dans la position de sujet, l’être ne fait plus ami-ami avec le Moi, mais il s’engage avec l’Autre barré pour construire son existence. Cette logique concerne, j’insiste, les deux sexes.

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