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La Psychanalyse et la religion - Paris 9ème

Présentation du séminaire 2020
(I)
 
Fernando de Amorim
Paris, le 9 juin 2020
 
 
La COVID-19 est la plus récente expression du Réel. Elle a bouleversé le Moi de quelques êtres. Je constate, après la traversée de la tempête, que les cliniciens du RPH l’ont fait sans courir aux abris. Il y a toujours des gens qui bravent la tempête et d’autres qui courent aux abris, voire retournent – et quelques-uns ont même voulu rester confinés après le déconfinement – sous les jupes de maman, ou de papa, ce qui revient au même.
 
Cette maladie infectieuse, causée par le dernier coronavirus qui a été découvert, était inconnue avant l’apparition de la flambée à Wuhan, en Chine, en décembre 2019.
 
Le séminaire de cette année, commencera plus tard, grâce à la déferlante virale. Je souhaite traiter la question de la psychanalyse en tant que science. Je mettrai sous la loupe un certain nombre de discours, que je tiens à étudier. Le premier sera le discours religieux, le deuxième, le discours sociétal, le troisième, le discours scientifique. Les trois discours ont un rapport avec l’Imaginaire, le Symbolique et le Réel, mis en évidence par Jacques Lacan.
 
Ce qui caractérise ces trois discours, c’est la présence des organisations intramoïques. Je vous parle des organisations intramoïques parce que ça commence à devenir un peu une habitude, dans mon travail, de faire usage de ces dispositifs que j’ai mis en place, à partir de mes recherches et des indications de la clinique de Freud et de Lacan. Or, je nomme organisations intramoïques la résistance du surmoi et le grand Autre non barré. Le moi tyrannique porte ce discours dans la famille, dans la religion et dans la société. Le tyran familial ne représente pas la famille. Le tyran religieux ne représente pas la religion. De même, le tyran sociétal, sous forme de dictateur, ne représente pas la société.
 
Je vous dis cela, parce qu’il y a actuellement, un mouvement sur la question du racisme, le racisme contre les noirs, contre les arabes, contre l’étranger. Cette lutte sociétale est très mal positionnée, comme tout ce qui fait foule. Mais c’est comme ça chez l’être humain. Il y a toujours chez lui la prédominance d’une lecture zoologique ou botanique de sa vie. C’est d’ailleurs pour cela qu’il lui est tellement difficile d’exister.
 
Le racisme contre le noir, formulé de cette manière-là, ne donne pas la possibilité de construire une solution. La solution, ce n’est pas d’empêcher les gens d’être racistes, il est impossible car tout ce qui n’est pas moi est étranger. La solution ne se trouve pas du côté de l’oppresseur, mais de l’opprimé, la solution, à étudier, c’est que l’opprimé puisse devenir sujet. Le désire-t-il ? Rien n’est moins sûr. Le psychanalyste opère pour que le Moi, qu’il soit nain, gros, noir, narquois, arabe, faible, puisse devenir sujet. La mise en place d’un tel dispositif ne peut se faire qu’avec des êtres humains désireux d’exister. Nous ne pouvons pas penser la société sous forme de communauté, sous forme de masse, sous forme de peuple car cela tombe toujours du côté de la populace. Je ne fais pas référence à la manière dont un groupe humain traitait un autre au milieu du XVIème siècle. Non, je fais référence aux organisations intramoïques, je fais référence à la manière dont elles traitent le noir, l’arabe, le malade, l’autre nom du Moi.
 
 
La manière de lire l’humain, par la voie zoologique ou botanique donne comme résultat une lecture tribale, communautariste de l’être parlant, lecture proposée par des scientifiques d’une autre époque. Cette lecture ne rend pas l’être, parlant, ni n’en fait  sujet responsable de sa parole, et de ses actions.
 
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