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L’examen d’une sortie de psychanalyse et la scientificité de la psychanalyse
L’examen d’une sortie de psychanalyse et la scientificité de la psychanalyse
Fernando de Amorim
Paris, 27 octobre 2022.
En 1994, la psychanalyse n’est pas scientifique parce que, pour qu’elle le soit, le clinicien se doit d’occuper la position de supposé-psychanalyste.
En 2022, le clinicien se présente tantôt en tant que psychanalyste, tantôt en tant qu’analyste ; le matin en psychiatre, psychologue ou enseignant universitaire et analyste ou psychanalyste l’après-midi. Elle continue à ne pas être scientifique.
Pour que la psychanalyse devienne scientifique, le clinicien, dans la position de supposé-psychanalyste, se doit d’examiner ce qu’est une sortie de psychanalyse. Pour cela, quand le psychanalysant décide qu’il est arrivé à bon port – dans le cas de la psychose et de la névrose –, ou à un bon mouillage – dans le cas de la perversion –, le supposé-psychanalyste se doit d’examiner 1er) si la souffrance à l’entrée de la psychanalyse n’est plus présente à la sortie ; 2e) si les symptômes ne sont plus, ce qui indique que la libido qui nourrissait ce mode de jouissance nourrit désormais la Durcharbeitung ; 3e) s’il y a eu traversée du fantasme fondamental ; 4e) s’il y a eu la chute de l’objet a et la construction de son existence à partir de la reconnaissance que cet objet – non objet de transfert adressé au supposé-psychanalyste mais le transfert adressé à l’Autre – est perdu à jamais. Enfin, 5e) si l’être reconnaît la perte de l’objet rien et, à partir de cette reconnaissance, s’il construit, grâce à l’Autre barré, à partir du rien – preuve de l’acceptation de la castration –, son propre désir.
Si ces réponses sont favorables, sans hésitation, il est possible d’affirmer qu’il y a eu sortie de psychanalyse.
La capacité à vérifier les effets d’une psychanalyse dans la construction d’une existence humaine, à partir de ses techniques, de sa méthode et du maniement du transfert, dans cet examen de sortie que Lacan avait appelé la passe installera, à son tour, la psychanalyse à la table de l’examen épistémologique.
Si elle n’y a pas encore été appelée, la faute en incombe à celles et ceux qui la représentent, à savoir les psychanalystes de l’IPA et les analystes lacaniens.
Si elle passe l’examen épistémologique et si des répétitions se multiplient partout dans le monde, cette expérience qu’est la psychanalyse freudo-lacanienne aura alors gagné son statut de science.
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