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De la « dialectique du désir » à la construction de la psychanalyse en tant que science   


De la « dialectique du désir » à la construction de la psychanalyse en tant que science
 

 

Fernando de Amorim
Paris, le 2 juillet 2021

A Madame H.

Dans ses Ecrits, Aristote est cité par Lacan en grec, ce qui montre son intimité avec l’auteur de la Métaphysique. Aristote traverse, sous la plume de Lacan, tout le recueil de presque 900 pages comme autant de balises maritimes pour le lecteur. 
 
Dans son texte « Subversion du sujet et dialectique du désir dans l’inconscient freudien », Lacan écrit : « Le savant qui fait science est bien un sujet lui aussi, et même particulièrement qualifié dans sa constitution, comme le démontre que la science n’est pas venue au monde toute seule (que l’accouchement n’en a pas été sans vicissitudes, et qu’il a été précédé de quelques échecs : avortement, ou prématuration. » (Ecrits, p. 794). 
 
Toujours Lacan : « Si nous conduisons le sujet quelque part, c’est à un déchiffrement qui suppose déjà dans l’inconscient cette sorte de logique : où se reconnaît par exemple une voix interrogative, voire le cheminement d’une argumentation. » (p. 796). 
 
Il me semble que cette articulation, dialectique, platonicienne, est comme un jeu qui case avec le discours imaginaire, universitaire, de défense d’une thèse contre les attaques du jury. Ma proposition est de suivre la voie métaphysique aristotélicienne, mais jusqu’à un certain registre car, pour Aristote, la métaphysique, au contraire de la dialectique platonicienne, cherche la vérité. La psychanalyse n’est pas là. Si l’être devient sujet ($), ce qui suppose que le Moi () a été traversé par l’Autre barré (Ⱥ) et qu’il, l’être, s’engage plus avec le vrai du désir barré qu’avec l’aliénation du Moi, l’opération clinique a réussi son voyage maritime. 
 
C’est ici que je laisse la métaphysique d’Aristote et que je m’engage avec la métapsychologie de Freud en faisant un pas supplémentaire en tant que psychanalysant, statut méconnu de Freud et de Lacan. Le désir n’est pas une affaire de dialectique mais de construction. Le psychanalyste d’aujourd’hui, pris dans la tension épistémologique entre Platon et Aristote et la tension analytique entre Freud et Lacan, se doit de viser à construire le vrai du désir de l’être. Pour cela, il lui faut une visée scientifique. 
 
Dans un premier temps, le désir est caché par la tension entre le Moi et l’Autre non barré. Dans un deuxième temps, à la sortie de psychanalyse, le vrai de l’être devenu sujet, est construit à partir du désir de l’Autre barré. Ici il n’y a pas de place pour le gonflement imaginaire, pour la psychanalyse didactique, pour le « je suis prête ! », pour la sortie de psychanalyse sans preuve. Il s’agit d’une position où l’être est chichement habillé de son imaginaire. Le Moi « se trouve une main devant, une main derrière », ou comme il se disait au XIIe siècle, il n’a plus que les os cousus en la peau. Le Moi ici ne peut compter qu’avec le symbolique pour dire son monde et pour être dans le monde. 
 
Le mot de construction est freudien (« Konstruktionen in der Analyse »), ce n’est pas par hasard que Lacan, à la fin de sa vie, portait cette fidélité intellectuelle à Freud. L’analyse n’est pas suffisante face au discours médical, social, scientifique. Fidèle à mes maîtres, je pousse leurs discours vers la psychanalyse. 

La science de l’être en tant qu’être d’Aristote (Livre Γ, Œuvres complètes, Flammarion, p. 1781), indique que, pour lui, la substance est l’essence de l’être (« L’être, en tant qu’être, est la substance », Ibid.). Je pense que la substance chez Aristote fait référence à la notion de libido chez Freud. La libido anime tout l’organisme de l’être mammifère et l’être parlant, parlant grâce à l’intervention de l’Autre non barré (A). C’est l’intervention de cet Autre qui produira la transformation d’une partie de la libido en désir, grâce, je le répète, à l’intervention de l’Autre du langage et de la parole (Ⱥ). La métaphysique n’a pas de genre, parce que la libido n’a pas de genre. 
 
J’ajouterai que ce langage corporel et cette parole, venue de l’Autre sans barre, organise la vie du Moi de travers, maladroitement. C’est avec l’Autre barré que la parole devient effet de castration du Moi, le barrant comme évoqué plus haut (), et de construction du sujet psychanalytique. 
 
Cette distinction entre A sans barre et A barré est issue de ma lecture de Lacan. 
 
Le sujet n’est pas l’apanage d’une sortie de psychanalyse. Kant reconnaissait l’existence d’un sujet moral, un être civilisé et apte à vivre ou au moins à supporter la vie sociale. Le sujet sorti de psychanalyse s’engage dans un rapport éthique avec le désir, avec l’Autre barré, avec le Réel. 
 
La dialectique est un jeu, formateur certes, mais qui ne vise pas le statut de science car la visée n’est pas d’atteindre la vérité mais de défendre une thèse ou une stratégie pour réfuter les attaques. Or, en clinique psychanalytique, une telle lecture ne peut que nourrir la relation imaginaire mise en évidence par Lacan. D’où l’importance que les lacaniens sortent de la dialectique du désir pour s’engager avec la métapsychologie freudienne – la métapsychologie étant selon l’auteur de ses lignes la réponse de Freud à Aristote –, l’autre nom de la psychanalyse. En mettant l’accent sur la dialectique, Lacan n’a pas assez dégagé la psychanalyse de la relation imaginaire, formant ainsi des analystes tout en défendant insuffisamment la visée freudienne de la psychanalyse en tant que science. Le psychanalyste d’aujourd’hui se doit de rectifier cette dérive de la conduite de la cure et de l’épistémologie psychanalytique. 
 
Les prémisses sont utilisées par la dialectique pour le pouvoir, la psychanalyse d’aujourd’hui doit viser à faire intervenir le grand Autre barré pour que le Moi dégage de la lumière et qu’ainsi l’être puisse construire son désir. 
 
La dialectique de Platon contamine la métaphysique d’Aristote. Il n’est pas question de trancher à la hache le discours de Platon et celui d’Aristote, pas davantage celui de Freud et de Lacan. Les fils sont liés dans les discours des uns et des autres. Mon intérêt est de tirer les fils et tisser le filet d’où la psychanalyse pourra être considérée, ou non, comme faisant partie du discours scientifique. Sans le discours scientifique, n’importe quelle discipline peut se perdre dans le champ de l’irrationnel ou de l’hermétisme. 
 
La subversion du sujet est ce qui se passe à la sortie d’une psychanalyse. Cela concerne le sujet lambda. Le clinicien qui désire occuper la position de psychanalyste, selon le résultat de ma recherche clinique, se doit de continuer sa psychanalyse personnelle parce que l’inconscient est une puissance constante. Plusieurs auteurs, et non des moindres, Montaigne, Saint-Augustin, Freud, se sont soumis à cet exercice de chercher à se connaître eux-mêmes. Cette opération n’est pas une psychanalyse. L’auto-analyse est un leurre. Il faut un psychanalyste pour assurer une psychanalyse. J’entends par psychanalyste celui qui est sorti de psychanalyse, preuve à l’appui, témoignage public de la passe avec des amis et des membres d’une autre école ; et le désir de continuer à occuper la position de psychanalysant, en allant hebdomadairement sur le divan pour dire tout et n’importe quoi. Tel le Hollandais volant, le clinicien continue à naviguer dans les eaux de l’océan Inconscient, en tant que psychanalysant et en tant que celui qui assure la traversée de la cure du psychanalysant. Les terminologies trompeuses telles « analyse », « tranche d’analyse », « psychanalyse didactique », « un tel est psychanalyste », « analyste en formation » sont des formules pour tromper la galerie, et surtout soi-même. 
 
Lacan s’appuie sur Hegel pour évoquer la dialectique (Ecrits, p. 797). Je m’appuie sur Platon que Lacan, bien évidemment, connaissait. Pour quelle raison ce choix ? Ignorance ou lâcheté de la part de Lacan ? La logique de Lacan est platonicienne et s’appuie sur le discours universitaire, à savoir, « thèse, antithèse et synthèse. » (p. 798). Comme lui, je pense « le sort de la psychologie comme scellé sans rémission. » (Ibid). De là l’importance, sans tarder, de mobiliser les universitaires à prélever de leurs rangs, et dès la première année de faculté de psychologie et de médecine, les jeunes qui envisagent de devenir cliniciens, pour les former à la clinique quotidienne du désir de l’être en tant qu’être, formule aristotélicienne qui justifie la présence et la pérennité de la psychanalyse parmi nous : de l’être nourrisson à l’être mourant, en passant par l’être dans la position de malade, de patient, à l’hôpital, atteint psychiquement, corporellement ou dans son organisme, se doit d’être invité à rencontrer un psychanalyste. Pour quelle raison ? Parce que la métaphysique d’Aristote, la science de l’être en tant qu’être, porte aujourd’hui et grâce à Freud le nom de psychanalyse. 
 
L’inconscient, « à partir de Freud, est une chaîne de signifiants » (p. 799). Tel est le désir de Lacan, et pourtant, je pense qu’il va trop vite. Voici mon idée : le désir est la jonction de la libido et du signifiant et que la maladie organique est la preuve de ce détachement. La maladie organique, le passage à l’acte, c’est de la libido pure, le signifiant ne produit plus d’effet, sauf dans l’esprit des interprétateurs de petite exigence. Le travail du clinicien, soutenue par le transfert, est de rafistoler, avec l’aide – bien évidemment – de la clinique médico-chirurgicale, la libido au signifiant, pour qu’ainsi l’être puisse reprendre la voie de l’association libre. Et pour cela le clinicien ne peut qu’être psychanalyste. 
 
Lacan est-il ignorant ou lâche, cliniquement parlant ? Je pense qu’il était ignorant. Grâce à lui, je sais que, avec quelques Moi, une intervention musclée se fait nécessaire. Pour opérer de la sorte, le clinicien doit savoir ce qu’il fait. Il ne s’agit pas de passage à l’acte de sa part ou d’un contre-transfert de malheur. Comment distinguer la finesse clinique du transfert maladroit du clinicien ?  De là, pour répondre à la question, l’importance que la psychanalyse du psychanalyste soit sans fin car il se doit, c’est de sa responsabilité, de savoir opérer à chaque instant et face à chaque situation clinique qui se présente à lui. Et une telle préparation ne se bricole pas. Un psychanalyste baise, aime, a des amis, part en vacances, n’a pas de problèmes financiers car, ces éléments hors de son champ d’action peuvent contaminer sa conduite de la cure. 
 
Lacan écrit que le « A, est le lieu du trésor du signifiant » (p. 806). Aujourd’hui, je dirai, grâce au résultat de ma recherche dans l’œuvre de Lacan, que le lieu du signifiant c’est l’Autre barré et non l’Autre sans barre. Croire à cette dernière proposition, proposition lacanienne, peut paralyser le clinicien quand il doit intervenir cliniquement. La place du mort n’est qu’une logique de terrien. C’est pour cette raison que j’ai transféré toute logique de la conduite de la cure vers le monde aquatique : dans une psychothérapie, le bateau de la cure descend une rivière, dans une psychanalyse, le bateau de la cure sillonne les eaux océaniques. 
 
Un navigateur ne peut, à aucun moment, occuper la position de mort, ni quitter son poste. J’en veux pour preuve le prix payé par le commandant Edward Smith du « Titanic », ou du commandant Marc Dubois du « vol AF447 » (Rio-Paris). Un psychanalyste fait semblant d’être distrait, d’être ignorant, de dormir ou d’être somnolent. Surtout pas mort. Comme Lacan prescrivait cette conduite, ses élèves, tels des perroquets, répètent ad nauseam cette stratégie insupportable pour quelques Moi ou quelques situations cliniques, ce qui n’était pas le cas de Lacan clinicien. Le moment est venu de revoir la copie de la cartographie – avant le départ de la navigation – (Cf. « Cartographie RPH ») et de la carte – pendant la navigation clinique – (Cf. Carte des trois structures). 
 
L’objet a est, selon Lacan, sa contribution à la psychanalyse. Aujourd’hui l’homme est mort, il est possible de témoigner : Lacan, comme l’avait formulé de façon lapidaire Serge Cottet, « a sauvé Freud de l’oubli ! ». Que dire de plus ? J’étais formé à l’école kleinienne, quand j’ai lu Françoise Dolto pour la première fois, je me suis dit : « Ce que cette dame fait en clinique, je le fais aussi ! » (L’innocence de l’arrogance juvénile saute aux yeux). Puis, le nom Jacques Lacan apparaît sous sa plume à elle. Je cherche cet auteur. C’était une révélation clinique. L’enseignement de Lacan m’a dégagé de la lourdeur du fonctionnaire de l’inconscient. Je savais que quelque chose clochait dans ma formation mais je ne savais pas où se trouvait le problème. Le problème était la présence du Moi de l’analyste à chaque séance. Pour soustraire cette présence indigeste et nauséabonde, je me suis proposé d’introduire le désir de science de Freud et de ne compter qu’avec le vrai qui sort par l’enclos des dents et qui est identifié comme venant de l’Autre barré. Le psychanalyste est le « chien toléré par la gérance » de Pessoa, ce vieux chien qui ne mord plus et qui perd ses poils. Avec cette métaphore je récupère le moment de vérité freudien où, selon lui, l’être se sépare de son dentier, de ses lunettes et de sa perruque pour entrer dans le monde des songes. Je récupère ici aussi le mort de Lacan tout en le mettant sur le bateau avec l’être pendant sa navigation le délogeant ce faisant du rôle de celui et non celui qui donne des interprétations depuis la falaise pendant que l’être brave la tempête. 
 
L’objet a est ce qui justifie que l’être devienne sujet. Si l’être a affaire à des adultes, ces derniers le pousseront vers la séparation, s’il a affaire à des majeurs, ces derniers nourriront chez l’être la croyance, voire le délire, que vivre c’est rester attaché. Dans cette opération l’être cède sa place au Moi, qui devient maître de la maison : « c’est mon corps, je fais ce que je veux ! ». Et cette formule peut se décliner avec la « vie », la « famille », le « pays ». Ce qui pousse l’être à désirer c’est qu’il manque à jamais, mais cette opération se noie au quotidien dans l’acharnement du Moi à occuper le devant de la scène. Dans cette perspective, c’est une bagarre quotidienne que le clinicien doit mener pour que le Moi cède de sa volonté de devenir bœuf. L’être a recours au langage quand il s’exprime par une formation de l’inconscient : un lapsus, un acte manqué, un passage à l’acte, une maladie organique. Le clinicien se doit d’éviter ses tsunamis libidinaux et solliciter du Moi pressé voire prétentieux de se calmer. Y arrivera-t-il ? Je ne parierai pas ma chemise. Le Penisneid est toujours d’actualité. Il faut savoir le repérer cliniquement. Pour cette raison logique le retour à Freud est toujours d’actualité. 
 
La jouissance n’est pas au rendez-vous des rencontres de l’infans avec l’objet primordial, c’est le plaisir qui prime à la fin de la tétée, de la défécation, du regard bienveillant et de la voix de l’adulte. La jouissance est du côté du Moi du parent, dans la jouissance de perdre cette bouche qui aspire son téton, de ne plus être nécessaire pour essuyer « son » petit, la jouissance est du côté du Moi quand l’enfant ne s’intéresse plus au Moi de la maman ou du papa, quand leurs voix ne produit plus l’effet chez le pubère. Pour l’enfant, le plaisir peut être de se débarrasser de cet objet encombrant qu’est le Moi et les organisation intramoïques parentales et de passer à d’autres objets plus intéressants, liés au monde à l’extérieur de son berceau, de sa maison, de sa famille, voire du pays où il est né, ou pire, où ses parents à lui sont nés. Qui éduque un enfant à devenir un adulte ? Surtout pas le Moi, et comme il ne  tire aucun bénéfice à le faire, il ne le fait pas. 
 
Le grand Autre barré Ⱥ est l’expression même, de la scientificité de la psychanalyse, à condition que le clinicien sache faire bon usage, ce qui n’est pas du tout le cas aujourd’hui. 
 
L’objet a tombe de l’Autre barré, c’est sa vocation. L’Autre non barré produit la séparation entre le Moi parental et l’infans, produisant ainsi des ravages, puisque la castration symbolique n’est pas au rendez-vous ; cette séparation se fait dans la méchanceté car l’Autre non barré intervient verbalement avec des souhaits adressés à l’enfant : (« Tu es nul ! », « tu deviendra une pute ! » ou par la résistance du Surmoi, sous forme d’actes, comme dans le cas des bébés secoués, des claques sadiques, des punitions injustifiées. 
 
La psychanalyse n’est pas un débat verbal tel que celui nourri par la dialectique de Platon, même si le clinicien est poussé parfois à intervenir plus vigoureusement pour tenir tête au Moi têtu, quand il est mis dans la position de psychothérapeute ou quand il doit réanimer le transfert, voire le désir. S’il agit ainsi, comme écrit précédemment, c’est de manière calculée, par stratégie clinique. En d’autres termes, il doit savoir ce qu’il fait et non être emporté par son Moi ou ses organisations intramoïques. Pour cela, pour protéger la psychanalyse et surtout le psychanalysant de son sadisme, il lui faut être en psychanalyse personnelle, faire partie d’une école de psychanalyse, faire des supervisions, des contrôles, participer à des réunions cliniques, exposer son travail en colloques, comme c’est l’habitude du psychanalyste français. En voulant éviter le débat ou la conversation dialectique, propre au psychologue, à l’analyste ou à la pratique des analystes nord-américains, je vise à mettre en place la scientificité de la psychanalyse car, il me semble injuste que des ignorants ou des malveillants puissent argumenter qu’elle n’est pas scientifique et que donc elle n’est pas sérieuse. C’est grâce à la psychanalyse que bon nombre de patients sont encore en vie et surtout qu’ils ont comme perspective de construire une existence qui leur soit propre. Une telle rigueur n’est exigée que des disciplines scientifiques. 
 
Le silence de Lacan dans son exercice clinique, copié à volonté par ses élèves, est dû à l’ignorance et non à une quelconque lâcheté clinique. À partir des résultats de mes recherches, donc à partir de maintenant, le clinicien en silence qui occupera la position de silencieux parce qu’il ne sait pas quoi faire est dans une position de lâcheté puisqu’il sait que son silence est une forme de cachette pour son ignorance. Ce qui revient à une faute clinique. 
 
La différence entre l’ignorance et la lâcheté est que pour la première, le Moi méconnait ce qu’il doit faire ; dans la lâcheté, le Moi sait ce qu’il doit faire mais il lui manque le courage de se donner les moyens de mettre en place son savoir (la formation du psychanalyste). Socrate, écrira Lacan, était « précurseur de l’analyse » (p. 825). Le moment est venu qu’Aristote, Freud et Lacan soient les précurseurs de la psychanalyse. Je pense donc, que Lacan ignorait quoi faire dans la conduite de la cure, de là sa position socratique, platonicienne. En tant que son élève, je propose que le clinicien d’aujourd’hui rectifie le tir et qu’il devienne aristotélicien, qu’il puisse construire une exigence scientifique pour la psychanalyse, tout en étant platonicien quand il est obligé de descendre dans l’arène clinique pour nourrir le transfert, comme réanimer le désir. Dorénavant, ce texte est le point de départ. Le clinicien qui désire occuper la position de psychanalyste, se doit de continuer sa psychanalyse, tout simplement, sans mystification. S’il ne se soumet pas, il s’agira de sa lâcheté envers son désir. À lui d’assumer les conséquences. 
 
Sauf si le résultat de ma recherche s’avère faux. 
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