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CORONAVIRUS : Les impacts psychologiques de l'épidémie

 CORONAVIRUS (7) - Le Seum

Fernando de Amorim

Paris, le 20 mars 2020

 

 

Que les psychiatres soulignent les risques de dépression et de tensions, « seul ou en famille » pendant le confinement, comme l’avait écrit Cécile Chambaud, dans « Le Monde » du 20 mars 2020, est-ce suffisant ? Non, bien évidemment. En revanche, il est possible de mettre en place des dispositifs qui existent depuis des décennies en France et que les autorités sanitaires, dans une visée préventive de santé mentale de la population, n’étudient pas. Il est essentiel de faire le signalement et de mettre en place une proposition thérapeutique. Les membres du RPH-Ecole de psychanalyse, responsables du SETU ? (Service d’écoute téléphonique d’urgence) assurent depuis 2006, – et surtout depuis le déclenchement de la mise en confinement des Français –, un service qui vise, justement, à éviter ce que soulignent les psychiatres.

 

Les propositions « plus ou moins loufoques » des réseaux sociaux exigent que chacun puisse vérifier ses sources scientifiques. Les Français doivent suivre les informations scientifiques émises au jour le jour. C’est d’une grande bêtise journalistique que de comparer ce qui était dit il y a 15 jours par le gouvernement à ce que ce même gouvernement dit aujourd’hui. On ne discute pas les ordres, on obéit. C’est la logique la plus cohérente en moment de confinement sanitaire.

 

Comment faire pour « maintenir des relations détendues avec des adolescents qui ont « ‘le seum’ » ? Un jeune n’a pas le seum, c’est-à-dire : le venin, être énervé, en colère, agacé ou dégouté, ou enfin avoir la poisse. Un jeune venimeux, agacé ou en colère, c’est quelqu’un qui souffre. Il est important qu’un adulte parle avec lui de l’image qu’il a de lui-même. L’usage de ce mot signifie que le majeur adhère à cette idée qui concerne le mineur. Il est vrai que le Corona est devenu un alibi qui justifie la résistance des uns et des autres pour mettre en évidence des paroles, et actes les plus expressifs de la puissance de destruction de l’homme. En soi, le virus est sans but, en revanche, l’homme est poussé, par ses organisations intramoïques, par un but de destruction qui est plus fort que lui. Depuis l’apparition ravageuse du coronavirus, l’air chinois est plus limpide, comme l’eau de Venise, où les poissons sont revenus, de même des oiseaux que les parisiens entendent de plus en plus et de mieux en mieux.

 

Nous avons une opportunité immense avec ce virus de repenser nos vies, la notion de famille et de notre relation à notre vie sur terre.

 

Une enquête en ligne sur l’état psychique de la population ne réglera pas les problèmes causés par le confinement dans un pays où dès qu’il fait bon, la population se trouve sur les terrasses ou au bord de mer. En France, nous n’avons pas de comités de résidents comme en Chine. Donc, comparons ce qui est comparable.

 

Un peuple libre ne peut pas être comparé à l’obéissance d’un arbre (référence au « lieu d’origine ‘La plupart des villes se barricadent : si elles ne sont pas officiellement en quarantaine, il est très difficile de sortir de son lieu d’origine’ » dans « Le Monde du 20 mars 2020), ou avec une réponse immunitaire attendue à partir de la « théorie de l’immunité collective » (Toujours « Le Monde du 20 mars 2020 »). Cette théorie est valable pour les mammifères dépourvus de désir et qu’il est possible de parquer, ce qui est plus difficile de manier quand il s’agit du Moi des êtres humains vivant dans des démocraties en général, et la française en particulier.

 

En écrivant cela, je ne justifie pas le comportement irresponsable de nos compatriotes, j’attire l’attention sur l’importance de ce que les messages gouvernementaux adressés à la population, soient répétés, expliqués, expliqués et répétés, jusqu’à sortir du confinement. Ici les médecins intimes des médias, les journalistes responsables des journaux en continu, les psychistes, ont un rôle immense à jouer car, il n’y a pas de malchance dans cette affaire.

 

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