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Charge mentale et ses expressions dans le corps, voire dans l’organisme


Charge mentale et ses expressions dans le corps, voire dans l’organisme

 

Fernando de Amorim
Paris, le 22 septembre 2023

 

Au quotidien, le corps humain est sollicité en permanence : davantage les muscles pour les ouvriers, davantage la réflexion pour ceux qui travaillent à penser, à réfléchir, à élaborer intellectuellement.

Le niveau d’épuisement est le même en fin de journée pour les deux groupes.

 

À la fin de la journée, ce n’est pas le cerveau mais le corps tout entier qui est en état de tension, avec des concentrations de fatigue dans des parties spécifiques du corps : bras, dos, et une perception ou sensation d’épuisement au niveau du cerveau. Mais ce n’est pas l’organe qui est fatigué, c’est l’appareil psychique.

Sans cette subtilité, la vulgate appelle « charge mentale », « poids psychologique » ou « cerveau fatigué », cet épuisement normal d’une journée d’activité. L’affaire se gâte quand la charge mentale ressentie par le Moi ne s’apaise pas comme lorsque le patient se lève le matin en se plaignant d’être fatigué.

L’expression de cette fatigue mentale peut se représenter quand la personne n’a pas trouvé les moyens d’expression de la charge qu’elle a accumulée pendant la journée, la semaine, voire plus, et c’est par exemple par l’eczéma. Mais ce n’est pas là la seule représentation possible à cette fatigue mentale. J’y reviendrai.

 

Si un corps sollicité pour l’exécution d’une tâche signale sa fatigue et que ce signalement – ce message corporel – est entendu, alors le repos, le changement d’activité permettent une récupération facile.

 

La difficulté naît de ce que nous ne sommes pas éduqués à écouter les messages qui nous sont adressés par notre corps. Ce qui est appelé charge mentale correspond à un poids mental et répétitif exercé par le Moi sur le corps. Dans cette situation, le Moi répond aux exigences des organisations intramoïques – la résistance du Surmoi et l’Autre non barré – et abandonne au corps, et ensuite à l’organisme (dans les cas des maladies avec lésion) la charge de se débrouiller avec les exigences de la résistance du Surmoi.

Je mets l’accent sur la réponse corporelle – par voie des symptômes de la peau, des articulations, des muscles, des os – qui s’exprime au fur et à mesure que le Moi veut répondre aux exigences extérieures, comme dans le cas des contraintes de temps, la complexité de la tâche exigée sans préparation préalable, la vitesse exigée pour une activité donné, la minutie exigée quand la concentration n’est plus au rendez-vous.

 

Le lecteur remarquera la répétition du mot « exigée ». L’intention est de mettre en évidence qu’il s’agit d’un impératif qui vient des organisations intramoïques et auquel le Moi n’est pas apte à répondre, ou à y répondre selon l’exigence de l’Autre barré ou de la résistance du Surmoi.

Evoquer le « stress » dans la réflexion de la charge mentale n’avance en rien les causes de la souffrance des travailleurs, qu’ils travaillent dans un champ ou dans un bureau.

 

En revanche, il est fondamental de mettre en évidence la durée de l’activité exigée et l’intensité de cette demande. La durée d’une activité ne peut pas exclure le plaisir d’effectuer la tâche.


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